Le Marathon de l’espoir, la course qui ne finit jamais

En 1977, quelques mois avant son 19e anniversaire de naissance, Terry Fox, un étudiant en kinésiologie de l’Université Simon Fraser, apprend qu’il est atteint d’un ostéosarcome et qu’il doit se faire amputer presque toute la jambe droite.

Pendant les 16 mois de chimiothérapie qui suivent l’amputation, Terry côtoie de nombreux autres jeunes patients. Il prend alors pleinement conscience des limites des traitements et de la terrible souffrance associée à la maladie.

Il canalise sa douleur et ses frustrations et décide de passer à l’action. Il projette de parcourir le Canada d’un océan à l’autre afin de recueillir des fonds. Il rêve d’amasser 24 millions de dollars, soit 1 dollar de chaque citoyen canadien pour financer la recherche contre le cancer et sensibiliser la population. Entre février 1979, moment où il dévoile son projet du Marathon de l’espoir et avril 1980, lorsqu’il trempe la prothèse de sa jambe dans l’océan Atlantique à Terre-Neuve pour marquer le début de son périple, il se sera entraîné en courant plus de 5 000 kilomètres. Le départ est donné et durant 143 jours, Terry court l’équivalent d’un marathon par jour en moyenne, soit un total de 5 373 kilomètres.

Alors que tout le pays l’encourage et le soutien, Terry et sa famille apprennent la terrible nouvelle : le cancer est réapparu, et Terry a maintenant des métastases aux poumons. Il rentre immédiatement en Colombie-Britannique pour subir d’autres traitements.

Même si sa course a pris fin ce jour de septembre 1980 et que Terry est décédé neuf mois plus tard, son rêve est toujours vivant. En 2016, la Fondation Terry Fox a annoncé que plus de 715 $ millions de dollars avaient été amassés jusqu’à maintenant en son nom. Et cette année, des journées Terry Fox se tiendront dans plus de 25 pays et compteront de nombreux participants, notamment des millions d’écoliers.

Depuis le diagnostic de Terry, les avancées de la recherche sur le traitement contre le cancer ont considérablement changé le pronostic des patients. De nos jours, le pronostic de survie des personnes atteintes d’un ostéosarcome est de 80 % (texte en anglais). Aux États-Unis, selon les statistiques publiées par l’American Cancer Society (texte en anglais) en 2016, le taux de mortalité combiné hommes-femmes avaient chuté de 23 % en 2012, après avoir atteint un sommet en 1991. Ce progrès signifie que plus de 1,7 million de vies ont été sauvées.

Nous ne disposons pas de données comparables au Canada, mais les statistiques canadiennes (texte en anglais) révèlent un lien étonnant entre les avancées thérapeutiques et les investissements en recherche. Le cancer des poumons est à l’origine de 26 % des décès au Canada et 6 % des fonds pour la recherche y sont consacrés; le cancer du sein est responsable de 7 % des décès au pays et 26 % des fonds pour la recherche y sont dirigés. Alors que le taux de survie du cancer des poumons est demeuré quasiment inchangé au cours des 25 dernières années, celui du cancer du sein s’est amélioré de 44 % par rapport à la fin des années 1980, et ce, malgré une population vieillissante qui entraîne un plus grand nombre de cas de cancer du sein. Morale de cette histoire : la collecte de fonds et la recherche changent la donne.

Dans la même veine, les chercheurs et les organismes de collecte de fonds poursuivent le travail et continuent de susciter l’espoir. Heureusement, ils ne sont pas les seuls. Les employeurs aussi jouent un rôle important en rendant les nouveaux traitements accessibles aux personnes qui en ont besoin. Mais les nombreux Canadiens atteints d’un cancer font face à une dure réalité : le prix des nouveaux médicaments susceptibles de sauver des vies est souvent astronomique.

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D’après le Rapport d’Express Scripts Canada sur les tendances en matière de médicaments en 2016, la tendance en matière de médicaments contre le cancer est supérieure à 10 % en 2016 seulement, et les traitements contre le cancer dominent la liste des nouveaux médicaments qui sont en voie de développement ou en voie d’approbation. Pour les patients, cela signifie que l’éventail des traitements s’élargira, mais aussi que les pressions sur le coût des médicaments continueront de s’intensifier.

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Face à ce problème, des employeurs avant-gardistes adoptent de plus en plus de nouvelles stratégies de gestion des régimes d’assurance médicaments parce qu’ils veulent que leurs employés puissent recourir à ces traitements prometteurs maintenant et dans l’avenir. Ces stratégies visent à optimiser les résultats sur le plan de la santé tout en exerçant un contrôle sur les coûts.

Pour les patients atteints d’un cancer et leur famille, l’avenir est toujours incertain, mais grâce à la bravoure et au dévouement de certaines personnes comme Terry Fox, l’avenir est plus prometteur que jamais et le rêve de Terry est en passe de devenir réalité, car nous pouvons affirmer qu’aujourd’hui, il y a de l’espoir!