Après le cancer, les maladies du cœur sont la principale cause de décès au Canada. Ces maladies sont associées à 29 % des décès (plus de 33 000 annuellement) et neuf Canadiens sur dix présentent au moins un facteur de risque majeur de maladie cardiovasculaire et d’accident vasculaire cérébral. Ces statistiques ont de quoi faire réfléchir.
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Toutefois, depuis les 60 dernières années, nous avons réalisé d’énormes progrès qui ont permis de diminuer les risques de maladie cardiovasculaire, si bien qu’aujourd’hui, le taux de décès n’est que le quart de ce qu’il était dans les années soixante. Loin de nous l’idée de créer une rivalité entre les différentes maladies, mais il y a environ dix ans, les maladies cardiovasculaires étaient la principale cause de décès chez les Canadiens.
On ne peut toutefois affirmer que ce n’est plus un problème. En fait, selon un article publié dans le US National Library of Medicine National Institutes of Health (en anglais seulement), la baisse du taux de mortalité associée à une maladie du cœur peut être liée à quatre facteurs : la baisse du nombre de fumeurs ; l’utilisation répandue de statines ; l’utilisation répandue de médicaments contre l’hypertension artérielle et les avancées dans le traitement d’urgence lors d’un arrêt cardiaque et d’un accident vasculaire cérébral.
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Il peut sembler insensé de dire ceci, mais quant à subir un infarctus, aussi bien le subir maintenant qu’il y a quelques années. Grâce aux progrès significatifs en matière de soins actifs (médicaments récents qui agissent sur la coagulation sanguine, pontage, angioplastie, etc.), des millions de vies ont pu être sauvées et de nombreux Canadiens ont pu vivre plus longtemps après avoir subi un infarctus ou un accident vasculaire cérébral.
Même si nous voyons d’un bon œil la possibilité accrue de survivre à une attaque cardiaque, nous souhaitons idéalement ne pas en arriver là. La prévention est la clé pour diminuer les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire.
La plupart d’entre nous sont familiers avec les facteurs de risque d’une maladie cardiovasculaire, dont les plus communs sont énumérés ci-dessous.
- Âge (à partir de 45 ans pour les hommes et de 55 ans pour les femmes)
- Antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires
- Tabagisme ou exposition à la fumée secondaire
- Surplus de poids
- Inactivité physique
- Hypertension artérielle
- Taux élevés de mauvais cholestérol (lipoprotéines de basse densité ou LDL) ou de triglycérides
- Faibles taux de bon cholestérol (lipoprotéines de haute densité ou HDL)
- Diabète
- Stress
Pour quelle raison l’hypertension artérielle est-elle nocive pour le cœur?
L’hypertension artérielle signifie essentiellement que le sang pompé dans les artères par le cœur exerce une pression plus forte que prévu sur les parois de ces dernières. Par conséquent, le cœur travaille plus fort, ce qui peut mener au durcissement des artères et à la formation de caillots de sang, et éventuellement à un infarctus ou un à un accident vasculaire cérébral.
Qu’est-ce qui cause l’hypertension artérielle?
Vous vous rappelez les facteurs de risque énumérés ci-dessus? Eh bien, bon nombre d’entre eux sont interreliés. Le tabagisme, qui est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire, augmente aussi la tension artérielle. Il en va de même pour le stress, l’inactivité physique et le surplus de poids. D’autres habitudes de vie contribuent également à l’hypertension artérielle, y compris la surconsommation d’alcool et une alimentation riche en gras, en sucre et en sel.
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Comment savoir si je fais de l’hypertension artérielle?
Il est très difficile de savoir si vous souffrez d’hypertension artérielle ou non, à moins de vérifier auprès de votre médecin, d’aller dans une pharmacie qui dispose d’un appareil de mesure ou de vous procurer un tensiomètre. Certains symptômes sont associés à une hypertension artérielle grave, dont :
- des maux de tête,
- de la fatigue,
- de la confusion,
- des pulsations dans le cou, la poitrine ou les oreilles.
Il est important d’être examiné régulièrement, car si vous présentez ces symptômes, c’est que vous avez attendu trop longtemps pour consulter.
Dois-je être traité pour mon hypertension artérielle?
L’hypertension artérielle peut être traitée de plusieurs manières. Commencez par adopter un mode de vie sain. Faites de l’exercice, consommez plus de fruits et légumes et diminuez votre consommation d’alcool, d’aliments riches en gras, en sucre et en sel, et réduisez votre exposition au stress. Toutefois, si vous souffrez d’hypertension artérielle chronique non maîtrisée, votre médecin vous prescrira des médicaments pour la traiter.
Et, nous voilà de retour au concept du risque. De plus en plus, la collectivité médicale au Canada et ailleurs dans le monde examine l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le diabète et les autres facteurs à risque, non pas comme des éléments séparés, mais plutôt globalement, dans une perspective de santé cardiaque et cardiovasculaire. Lorsqu’une personne reçoit un diagnostic de diabète, le médecin préconise un traitement qui prend en compte non seulement la glycémie, mais aussi la tension artérielle et le taux de cholestérol.
Alors oui, vous devez être traité pour votre hypertension artérielle afin de réduire le risque d’un infarctus ou d’un accident vasculaire cérébral. Oui, vous devez réduire votre consommation de sel. Oui, vous devez faire de l’exercice. Et même si vous ne souffrez pas d’hypercholestérolémie, vous pourriez devoir prendre des statines pour réduire le mauvais cholestérol, ces dernières s’étant montrées efficaces pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires.
Personne n’est à l’abri des maladies cardiovasculaires. Si vous ne présentez aucun facteur de risque maintenant, ce sera plus tard. Lorsque les facteurs de risque s’accumulent, la probabilité de subir un infarctus ou un accident vasculaire cérébral augmente. Demandez à votre médecin de vous aider à réduire l’importance de vos facteurs de risque, voire à les éliminer.
- Si vous souffrez de diabète, d’hypercholestérolémie ou d’hypertension artérielle, votre médecin vous a probablement prescrit des médicaments. Prenez-les.
- Essayez de réduire votre stress au moyen de la médication ou d’exercices de relaxation.
- Si vous fumez, arrêtez si vous le pouvez.
- Si cesser de fumer n’est pas possible, alors perdre du poids, être plus actif et manger mieux contribueront à réduire les risques de maladie cardiovasculaire.
Personne n’est parfait, mais si vous pouvez réduire l’importance de quelques-uns des facteurs de risque, vous améliorerez vos chances de vivre longtemps avec un cœur en santé.