La prévalence du diabète de type 2 continue d’augmenter partout dans le monde. On s’attend à ce qu’elle double au cours des 20 prochaines années. Au Canada, le diabète touche environ 8 % de la population, soit 1 adulte sur 10. Environ 90 % de ces personnes sont atteintes de diabète de type 2.
Malgré le fait que le diabète est un problème de santé croissant, d’énormes progrès ont été réalisés sur le plan de la compréhension de la maladie, des moyens de prévention et de l’amélioration de la santé des personnes qui en souffrent. L’arrivée de la metformine a permis d’améliorer le traitement de la maladie. De plus, l’accent a été mis sur la prévention et de nombreux médecins prescrivent désormais des médicaments contre le cholestérol aux patients atteints de diabète, même si ces derniers ne souffrent pas d’hypercholestérolémie.
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Pourtant, l’état de santé des patients atteints de diabète varie énormément et dépend beaucoup du comportement du patient après son diagnostic. Par exemple, un homme de 55 ans qui vient de recevoir un diagnostic de diabète peut s’attendre à vivre encore 21 ans s’il ne fume pas, et si les facteurs clés comme sa pression artérielle, son taux de cholestérol et de glycémie sont bien contrôlés. Cependant, ce même homme pourrait perdre huit années de sa vie s’il fume et ne réussit pas à maintenir ces facteurs clés à un niveau optimal.
Écraser pour de bon
Le tabagisme est non seulement un facteur de risque associé aux crises cardiaques, aux AVC et à certains cancers, mais il joue aussi un rôle important dans l’évolution de la maladie chez les patients atteints de diabète. Selon notre compréhension actuelle des facteurs de risque du diabète, même si le tabagisme n’a pas d’incidence sur la glycémie, il peut augmenter le risque inhérent de maladies cardiovasculaires associées au diabète. Arrêter de fumer est une très bonne idée pour tout le monde, mais pour une personne atteinte de diabète, c’est essentiel.
Faire de l’exercice
Comme c’est le cas pour de nombreuses autres maladies, avoir une alimentation saine et faire de l’exercice contribuent grande150 minutes d’activité physique ment à réduire les risques relatifs au diabète de type 2. L’Association canadienne du diabète recommande aux personnes atteintes de diabète de faire au moins d’intensité modérée à soutenue par semaine, y compris de l’exercice aérobique et de l’entraînement musculaire (utilisation de poids). Il s’agit d’entraînements de 30 minutes, cinq fois par semaine. Il est aussi recommandé que les personnes atteintes de diabète maintiennent un mode de vie généralement actif. Elles devraient éviter de rester assises ou couchées pendant de longues périodes.
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Bien manger pour rester en santé
L’Association canadienne du diabète, comme tout autre groupe de défense de la santé, recommande de remplacer les jus, l’alcool et les boissons gazeuses par de l’eau. Elle recommande aussi de réduire les portions, de remplacer les aliments transformés par des fruits, des légumes et des grains entiers et d’essayer de remplacer certaines protéines animales par des protéines végétales, plus faibles en gras.
Il existe deux autres recommandations relativement au diabète. La première est de répartir les repas et les collations afin de maintenir une glycémie stable tout au long de la journée. Il ne faut jamais passer plus de six heures sans manger. La deuxième provient des professionnels de la santé qui recommandent de consommer plus de légumes que de fruits pour mieux contrôler la glycémie.
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Pratiquer une activité physique régulièrement et avoir une alimentation saine peuvent contribuer à contrôler la glycémie, la pression artérielle et le cholestérol ainsi que les autres facteurs de risque pour la santé, ce qui permet d’éviter les complications dangereuses liées au diabète.
Tirer le maximum de ses médicaments
Bien entendu, modifier son mode de vie ne suffit pas généralement pour éviter les fluctuations dangereuses de la glycémie qui peuvent engendrer des maladies cardiovasculaires, la cécité et autres maladies dévastatrices. Cela nous amène à souligner l’importance de prendre ses médicaments de la manière prescrite.
Une étude américaine de 2016 a révélé qu’entre 38 % et 93 % des patients atteints de diabète de type 2 n’observaient pas leur traitement, c’est-à-dire qu’ils ne prenaient pas leurs médicaments de la manière prescrite. Pour qu’un patient observe son traitement, il faut qu’il renouvelle ses ordonnances à temps au moins 80 % du temps. Cette définition de l’observance thérapeutique est assez fiable étant donné qu’un patient ne peut prendre ses médicaments s’il ne les a pas. Il importe de noter que la non-observance a souvent des effets négatifs sur la santé du patient, et peut même entraîner une hospitalisation. Dans de nombreux cas, le patient qui n’observe pas son traitement pourrait être obligé de prendre des médicaments supplémentaires en raison de la détérioration de son état de santé.
Lorsqu’un patient ne se rend pas à la pharmacie pour obtenir ses médicaments ou lorsqu’il attend quelques jours avant de commencer la prise de nouveaux médicaments, sa glycémie (et possiblement sa pression artérielle et son cholestérol) demeure trop longtemps à un niveau qui n’est pas optimal. Contrairement à d’autres maladies, le dommage causé pendant ces quelques jours est irréversible et peut réellement raccourcir la durée de vie du patient.
Les avancements de la science médicale peuvent nous porter à croire que les médecins s’occupent de nous. C’est la raison pour laquelle nous faisons preuve d’une certaine apathie face à la maladie. Cependant, dans le cas du diabète, les médecins et les pharmaciens ne peuvent que nous guider. Nous sommes responsables de notre propre santé.